En cheminant vers Compostelle

Je chemine avec Janine, qui marche quelques jours avec un couplé d'amis. On papote toute la journée, elle est sympathique et intéressante. Le trajet, court, passe vite. Papoter, ça empêche de contempler et de méditer, c'est bien aussi, mais il ne faudra pas en abuser. Gimont. Tout est fermé, c lundi, même la fabrique de croustades. Pas de pain en ville. Pour éviter le supermarché, jappelle mon voisin Pascal dont la femme travaille à la sortie du bourg : son commerce fait bien dépôt de pain ! Pause un peu longue à midi. Le sac semble plus lourd ensuite. Gite superbe et original, entièrement construit par l'hôte, spécialiste de la terre crue. Accueil simple et naturel. Je choisis une petite cellule avec une échelle et ouvrant sur le jardin.

Départ dans la liesse avec une dizaine d'amis voisins qui m'accompagnent jusqu'à Lombez. Puis le chemin seule entre le soleil et l'herbe haute, quelle joie ! Une fleur de salsifis danse dans le soleil. Noilhan. Partagé une noix avec un merle en pensant à Saint François. 14h. Deux agriculteurs font semblant d'observer leur orge. On dirait qu'ils me guettent alors que je sors du ruisseau où je faisais mes petites ablutions, ça ne fait pas sérieux. Je les salue et ils me parlent aussitôt du chemin de Compostelle. Pourtant, ils n'ont pas encore pu voir ma coquille. Ils me disent que mon voisin qui sème leur a parlé de moi, s'attendant à ce que je passe par là. Bien sûr ! Mon voisin David a des terres par ici. Le voilà justement qui approche dans son tracteur. Ce matin, lui et ses parents m'ont fait de grands signes depuis leur seuil. 16h, le gîte, des arbres, des roses. Une hospitalière veillant au parfait confort de ses pèlerins, tant physique que spirituel. Un gîte de luxe, c'est évident.